Décarbonation des transports : enjeux et solutions
Lecture 14 min
avril 15, 2025
La décarbonation des transports vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre du secteur en misant sur l’électrification, les carburants alternatifs et la mobilité durable. Cette décarbonation concerne tous les modes de transport et implique pouvoirs publics, entreprises et citoyens. En France comme en Belgique, des aides et démarches existent pour accompagner cette transition. La décarbonation est un levier essentiel pour atteindre la neutralité carbone, améliorer la qualité de l’air et construire une mobilité plus résiliente et inclusive.
% de l'article lu
Qu’est-ce que la décarbonation des transports ?
Décarbonation des transports : Définition
La décarbonation des transports désigne l’ensemble des actions visant à réduire, voire éliminer, les émissions de gaz à effet de serre générées par ce secteur. Elle implique principalement la diminution de l’usage des énergies fossiles au profit de solutions plus durables, comme l’électrification, les carburants alternatifs ou la mobilité douce. L’objectif est de transformer en profondeur les modes de déplacement pour limiter leur impact climatique et contribuer à la neutralité carbone d’ici 2050.
Secteurs concernés
La décarbonation des transports concerne l’ensemble des modes de transport, qu’ils soient terrestres, aériens ou maritimes. Le secteur routier est le principal émetteur de gaz à effet de serre, notamment à cause des voitures particulières, poids lourds et utilitaires. Le transport aérien, bien que représentant une part moindre en volume, a un impact climatique important par passager et par kilomètre parcouru.
Le transport maritime, essentiel au commerce mondial, génère également des émissions significatives. Le transport ferroviaire, déjà en grande partie électrifié, reste le mode le plus sobre en carbone. Enfin, la logistique et la chaîne du dernier kilomètre jouent un rôle croissant dans les émissions liées au e-commerce et à la livraison urbaine. Chaque secteur doit donc adapter ses pratiques afin de réduire son empreinte carbone.
Différence entre décarbonation et neutralité carbone
La décarbonation et la neutralité carbone sont deux notions complémentaires, mais distinctes. La décarbonation désigne l’ensemble des actions mises en œuvre pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, en particulier le dioxyde de carbone (CO₂), générées par un secteur, une activité ou un territoire. Dans le domaine des transports, cela passe notamment par le remplacement des énergies fossiles, l’amélioration de l’efficacité énergétique ou le développement de la mobilité douce.
La neutralité carbone, quant à elle, correspond à un équilibre entre les émissions produites et les émissions absorbées par des puits de carbone naturels (forêts, sols, océans) ou artificiels (technologies de capture du carbone). Atteindre la neutralité ne signifie pas qu’il n’y a plus d’émissions, mais que celles-ci sont compensées intégralement.
Ainsi, la décarbonation est un moyen d’action concret pour atteindre l’objectif de neutralité carbone. Elle vise à limiter au maximum les émissions à la source, tandis que la neutralité prend en compte l’ensemble du bilan carbone. Pour relever les défis climatiques, il est donc essentiel de combiner les deux approches : réduire fortement les émissions grâce à la décarbonation, puis compenser les émissions résiduelles de manière durable.
Votre empreinte carbone gratuite vous attend!
Enregistrez-vous à notre essai gratuit, répondez à 20 questions, et recevez votre 1e empreinte carbone!
Pourquoi décarboner le secteur des transports ?
Le secteur des transports est l’un des principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre, représentant près de 30 % des émissions totales en France et en Europe. Il repose encore majoritairement sur les énergies fossiles, en particulier le pétrole, ce qui en fait un levier essentiel de la transition écologique.
Décarboner les transports permet de réduire significativement l’empreinte carbone globale, mais également de diminuer la pollution de l’air, responsable de nombreuses maladies respiratoires et cardiovasculaires. C’est également un enjeu économique : la hausse du prix des carburants et la dépendance aux importations pèsent sur les budgets des particuliers et des entreprises.
Enfin, la décarbonation est un enjeu stratégique pour respecter les engagements climatiques pris au niveau national et international, comme l’Accord de Paris ou la Stratégie Nationale Bas-Carbone. En agissant dès maintenant, les acteurs publics et privés anticipent les futures obligations réglementaires et préparent une mobilité plus durable, plus résiliente et adaptée aux besoins de demain.
La décarbonation est un levier essentiel pour atteindre la neutralité carbone, améliorer la qualité de l’air et construire une mobilité plus résiliente et inclusive.
Qui sont les acteurs de la décarbonation des transports ?
Rôle des pouvoirs publics
Les pouvoirs publics sont au cœur de la stratégie de décarbonation. Ils élaborent les politiques climatiques nationales et locales, définissent les objectifs de réduction des émissions, et mettent en place les cadres réglementaires (zones à faibles émissions, obligations de verdissement des flottes, etc.).
Ils proposent également des aides financières pour accompagner la transition : bonus écologique, primes à la conversion, subventions pour l’achat de véhicules propres ou l’installation d’infrastructures. Enfin, ils ont un rôle de sensibilisation et de planification, en développant les transports publics et les réseaux cyclables.
Rôle des entreprises
Les entreprises, en particulier celles du secteur transport et logistique, ont un levier direct sur leurs émissions. Elles peuvent agir en renouvelant leurs flottes de véhicules vers des solutions bas-carbone (électriques, GNV, hydrogène), en optimisant leurs trajets ou en digitalisant leurs opérations.
Elles sont également encouragées à mettre en place un plan de mobilité pour leurs salariés (covoiturage, télétravail, incitations au vélo). Par ailleurs, de plus en plus d’entreprises doivent intégrer les enjeux climatiques à leur stratégie RSE, via des bilans carbone ou des obligations de reporting extra-financier.
Rôle des citoyens
Les citoyens sont les premiers concernés par les choix de mobilité au quotidien. En changeant leurs habitudes de déplacement, comme passer à la voiture partagée, utiliser le vélo, les transports en commun ou marcher, ils participent activement à la réduction des émissions.
Leur choix de véhicules (neuf ou d’occasion, thermique ou électrique) influence aussi le marché et oriente la demande vers des solutions plus durables. Enfin, les citoyens peuvent s’impliquer dans des initiatives locales, comme des plans de mobilité participatifs, des associations de défense des mobilités douces ou des collectifs œuvrant pour des villes plus durables.
Quelles sont les solutions pour décarboner les transports ?
Réduction de la dépendance aux énergies fossiles
La réduction de la dépendance aux énergies fossiles est un pilier essentiel de la décarbonation des transports. Aujourd’hui, le secteur repose encore majoritairement sur le pétrole, notamment pour les voitures, les poids lourds, les avions et les navires. Pour limiter les émissions de CO₂, il est donc indispensable de remplacer ces carburants par des alternatives plus durables.
L’électrification des véhicules est l’une des solutions les plus développées, portée par la croissance du marché des voitures électriques et des infrastructures de recharge. D’autres alternatives émergent, comme l’hydrogène vert pour les transports lourds ou les longues distances, ainsi que les biocarburants et les carburants de synthèse, qui permettent de réduire les émissions sans modifier entièrement les moteurs existants.
Ces technologies doivent être accompagnées par un mix énergétique décarboné, afin que l’électricité ou l’hydrogène utilisée soit réellement bas-carbone. Réduire la dépendance aux énergies fossiles, permet également de gagner en souveraineté énergétique, sécuriser l’approvisionnement et stabiliser les coûts pour les usagers. C’est une étape incontournable pour construire une mobilité plus durable et résiliente.
Mobilité durable et changement des usages
La mobilité durable repose sur une transformation profonde des habitudes de déplacement. Pour décarboner efficacement le secteur des transports, il ne suffit pas de changer de carburant : il faut également réduire l’utilisation de la voiture individuelle et encourager des modes de transport plus sobres en carbone.
Le développement des transports en commun (bus, tramways, trains) permet de limiter les émissions tout en répondant aux besoins de mobilité des citoyens. La promotion du covoiturage, de l’autopartage ou du télétravail contribue également à diminuer le nombre de véhicules sur les routes.
Les mobilités douces, comme le vélo et la marche, sont particulièrement adaptées aux trajets courts en zone urbaine. Elles nécessitent toutefois des infrastructures sécurisées et une politique d’aménagement cohérente pour pouvoir se développer.
Enfin, repenser l’organisation des villes (urbanisme, proximité des services) permet de réduire les distances à parcourir et de favoriser un mode de vie moins dépendant de la voiture.
Numérisation et innovation
La numérisation et l’innovation jouent également un rôle clé dans la décarbonation des transports. En effet, les technologies numériques permettent d’optimiser les déplacements, de fluidifier le trafic et de réduire les consommations d’énergie.
Les outils de gestion intelligente des flottes, par exemple, aident les entreprises à planifier les itinéraires les plus efficaces, à limiter les trajets à vide et à suivre la performance énergétique de leurs véhicules. Pour les particuliers, les applications de mobilité facilitent les déplacements, en combinant transports en commun, covoiturage, vélo ou autopartage.
L’innovation passe aussi par le développement de véhicules connectés et autonomes, qui pourraient à terme améliorer la sécurité et réduire la consommation globale. De plus, la collecte et l’analyse des données permettent aux collectivités de mieux comprendre les besoins de mobilité et d’adapter leurs infrastructures, en conséquence.
Enfin, la digitalisation des services logistiques favorise une livraison plus propre et plus rapide, notamment en milieu urbain. En intégrant les innovations technologiques dans les politiques de mobilité, il est ainsi possible d’accélérer la transition vers des transports plus sobres, plus efficaces et mieux adaptés aux enjeux environnementaux.
Comment décarboner votre entreprise ?
Accédez à notre webinaire de 30 minutes et découvrez les conseils stratégiques de nos expert pour décarboner votre entreprise.
Objectifs de la décarbonation des transports
La décarbonation des transports s’inscrit dans une stratégie globale de transition écologique. Elle vise à transformer en profondeur le système de mobilité pour le rendre plus respectueux de l’environnement, moins gourmand en énergie et plus résilient. Les objectifs poursuivis sont nombreux et répondent à des enjeux environnementaux, économiques et sociétaux :
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre, principales responsables du réchauffement climatique, en particulier le CO₂ issu de la combustion d’énergies fossiles.
- Atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, conformément aux engagements européens et à l’Accord de Paris.
- Améliorer la qualité de l’air, en limitant la pollution liée au transport routier, responsable de nombreuses pathologies et maladies chroniques.
- Diminuer la dépendance énergétique, notamment vis-à-vis des importations de pétrole.
- Favoriser une mobilité plus inclusive et accessible, en développant des alternatives à la voiture individuelle.
- Stimuler l’innovation et la compétitivité, en soutenant les filières industrielles de la mobilité durable.
- Accompagner les territoires dans leur transition, en adaptant les solutions aux contextes urbains et ruraux.
Quelles aides et démarches pour décarboner les transports en France ?
Les aides
En France, plusieurs aides et dispositifs accompagnent les particuliers, les collectivités et les entreprises dans la décarbonation des transports. L’objectif est d’encourager l’adoption de solutions bas-carbone et de faciliter la transition vers une mobilité plus durable.
Pour les particuliers, des aides financières existent comme le bonus écologique pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable, ainsi que la prime à la conversion pour remplacer un ancien véhicule thermique. Ces aides sont souvent cumulables et modulées en fonction des revenus.
Les entreprises peuvent également bénéficier de dispositifs spécifiques comme le programme Tremplin pour la transition écologique de l’ADEME, ou encore des subventions régionales pour l’électrification des flottes ou l’installation de bornes de recharge. Des accompagnements techniques et financiers sont également proposés pour réaliser un bilan carbone et définir un plan d’action de mobilité.
Pour les collectivités, des financements soutiennent le développement des transports en commun, des pistes cyclables ou des projets de logistique urbaine durable. Ces aides sont autant de leviers pour accélérer la transition écologique du secteur des transports en France.
Démarches
Les démarches pour profiter de ces aides et subventions commencent souvent par un diagnostic des émissions de gaz à effet de serre, qui permet d’identifier précisément les sources d’émissions liées aux transports au sein d’une entreprise ou d’une collectivité.
Ce bilan carbone peut être réalisé en interne si les compétences sont disponibles, ou avec l’aide d’un accompagnement spécialisé, comme D-Carbonize. L’outil facilite la collecte des données (carburant consommé, kilomètres parcourus, types de véhicules, etc.) et fournit une analyse détaillée de l’empreinte carbone du parc ou des activités de transport.
À partir de ce diagnostic, il est alors possible de structurer une stratégie de réduction adaptée, avec des actions concrètes et chiffrées : renouvellement de flotte, plan de mobilité, développement du télétravail, optimisation logistique, etc. Ce plan d’action sert de base pour mobiliser les aides financières disponibles, car la plupart des dispositifs (ADEME, collectivités locales, etc.) exigent un minimum de justification technique et de projection chiffrée.
Enfin, le suivi régulier des progrès permet de valoriser les efforts engagés, d’actualiser la stratégie si nécessaire, et de répondre aux obligations réglementaires en matière de RSE ou de reporting extra-financier.
Quelles actions et aides pour la décarbonation des transports en Belgique ?
En Belgique, la décarbonation des transports est une priorité inscrite dans les politiques climatiques fédérales et régionales. Chaque région – Wallonie, Flandre et Bruxelles-Capitale – propose ses propres plans d’action et soutiens financiers pour encourager une mobilité plus durable des particuliers, entreprises et collectivités.
En Wallonie, les entreprises peuvent bénéficier de subsides pour l’achat de véhicules électriques ou pour l’installation de bornes de recharge. La Région soutient également les projets de plans de déplacements d’entreprise (PDE) et encourage l’utilisation de modes de transport alternatifs au travers du programme Wallonie Mobilité SPW.
En Flandre, des réductions fiscales sont proposées pour les véhicules zéro émission, avec une fiscalité avantageuse pour les flottes électriques. Des aides existent aussi pour les investissements en infrastructures de recharge ou de transport collectif.
À Bruxelles, la stratégie « Good Move » vise à réduire l’usage de la voiture individuelle, à favoriser le vélo, les transports en commun et les solutions partagées. Des primes bruxelloises sont proposées pour l’achat de vélos cargo, l’électrification de véhicules utilitaires ou le développement de solutions logistiques plus propres.
En complément, les entreprises peuvent se faire accompagner pour réaliser un bilan carbone ou un plan de mobilité durable. Des outils comme D-Carbonize facilitent ces démarches en identifiant les leviers d’action les plus efficaces pour chaque profil d’activité.
Décarbonation des transports : avantages et limites
Avantages
La décarbonation des transports présente de nombreux avantages, tant sur le plan environnemental qu’économique et sanitaire. Dans un premier temps, elle permet de réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi à la lutte contre le changement climatique. Elle améliore également la qualité de l’air, notamment en milieu urbain, ce qui a un impact direct sur la santé publique en diminuant les maladies respiratoires.
Sur le plan économique, la transition vers des véhicules plus sobres et des infrastructures partagées peut générer des économies d’énergie et réduire la dépendance aux énergies fossiles. Elle stimule également l’innovation technologique et crée de nouvelles opportunités d’emploi dans les filières de la mobilité durable.
Enfin, la décarbonation des transports favorise une meilleure qualité de vie, en développant des modes de transport plus sûrs, plus accessibles et moins bruyants. La décarbonation participe ainsi à la construction d’un modèle de société plus résilient, équitable et tourné vers un avenir plus durable.
Limites
Malgré ses nombreux avantages, la décarbonation des transports présente également plusieurs limites. La première est le coût des technologies bas-carbone, encore élevé pour de nombreux ménages ou petites entreprises, qu’il s’agisse de véhicules électriques, de bornes de recharge ou de carburants alternatifs.
De plus, les infrastructures ne sont pas toujours adaptées, notamment dans les zones rurales ou peu desservies, ce qui complique le passage à des modes de transport durables. En effet, l’électrification du parc automobile ne résout pas tout : elle nécessite une production d’électricité bas-carbone suffisante, ainsi qu’une gestion responsable des ressources, comme le lithium ou le cobalt.
Le changement des comportements reste également un défi majeur. Les habitudes de mobilité sont profondément ancrées, et sans politique incitative forte, la transition vers la mobilité douce peut rester marginale.
Enfin, certaines solutions, comme les biocarburants ou les véhicules autonomes, soulèvent encore des questions techniques, environnementales ou éthiques. La décarbonation est un levier indispensable, mais elle doit s’inscrire dans une stratégie globale et progressive, tenant compte des réalités économiques et sociales de chaque région.
Décarbonation transport : Quel avenir ?
L’avenir de la décarbonation des transports repose sur une transformation progressive mais profonde de nos modes de déplacement. Face à l’urgence climatique et à la nécessité de respecter les objectifs de neutralité carbone, les prochaines décennies verront s’accélérer la transition vers une mobilité plus sobre en énergie, intelligente et partagée.
Les technologies bas-carbone continuent de se développer : véhicules électriques de plus en plus performants, hydrogène vert pour le transport lourd, biocarburants avancés, mais aussi solutions de captation ou de compensation des émissions résiduelles. En parallèle, la numérisation des services de mobilité joue un rôle clé dans l’optimisation des trajets et la réduction des consommations.
Mais l’avenir de la décarbonation passe aussi par un changement culturel, avec une réduction de la place de la voiture individuelle, une montée en puissance des transports en commun et des mobilités douces, et une organisation du territoire favorisant la proximité. L’enjeu est donc d’assurer une transition juste et inclusive, accessible à tous les citoyens et adaptée à chaque territoire.
Autres articles liés à la comptabilité carbone :
Contrat de performance énergétique (CPE)
Home Contrat de performance énergétique (CPE) Résumé Le contrat de performance énergétique (CPE) est un accord engageant un prestataire à garantir des économies d’énergie mesurables