Méthode Bilan Carbone®

Les 6 étapes clés de la Méthode Bilan Carbone®

Sensibilisation

La première étape de la méthode Bilan Carbone® repose sur la sensibilisation aux enjeux énergie-climat, une phase fondamentale pour ancrer la démarche dans une logique d’engagement durable. Avant même de commencer les calculs ou la collecte de données, il est essentiel que l’ensemble des acteurs de l’organisation, collaborateurs, équipes dirigeantes, partenaires et parfois même clients, comprennent les raisons profondes de l’évaluation de l’empreinte carbone. Cette sensibilisation permet de créer un langage commun autour des concepts clés : gaz à effet de serre, empreinte carbone, émissions directes et indirectes, neutralité carbone, etc.

En interne, cela peut se traduire par des sessions de formation, des ateliers participatifs, des supports de communication pédagogiques ou des événements dédiés. L’objectif est de susciter l’adhésion et de développer une conscience collective des impacts environnementaux liés aux activités de l’entreprise. Une organisation qui prend le temps de former ses collaborateurs est plus à même d’instaurer une culture bas carbone et de favoriser l’implication active de chacun dans la démarche.

En dehors de l’entreprise, la sensibilisation peut également concerner les fournisseurs, les sous-traitants ou les parties prenantes locales, notamment lorsque la chaîne de valeur a un poids significatif dans les émissions de l’entreprise. Impliquer ces acteurs en amont permet d’anticiper les freins, de mieux structurer la collecte d’informations, et de renforcer la crédibilité de la démarche.

La sensibilisation ne se limite donc pas à une simple étape introductive : elle constitue un socle stratégique pour garantir la réussite du Bilan Carbone® et initier une transformation organisationnelle durable.

Mobilisation

La mobilisation du personnel interne est une étape décisive dans la mise en œuvre de la méthode Bilan Carbone®. Elle intervient dès le début du processus et conditionne la qualité, la fiabilité et l’efficacité de l’ensemble de la démarche. En effet, le calcul de l’empreinte carbone repose sur une collecte rigoureuse de données relatives aux activités de l’organisation (achats, déplacements, consommation d’énergie, déchets, etc.), et cette collecte ne peut être réalisée sans l’implication des différentes équipes.

Il s’agit donc d’identifier les interlocuteurs clés au sein des services concernés (comptabilité, logistique, ressources humaines, production, etc.) et de les engager activement dans la démarche. Cette mobilisation peut prendre la forme de réunions de cadrage, d’ateliers collaboratifs ou de désignation de référents carbone dans chaque service. Ces relais internes jouent un rôle fondamental pour centraliser les données, expliquer les enjeux à leurs collègues et assurer un lien régulier avec l’équipe en charge du bilan carbone.

Au-delà de l’aspect technique, la mobilisation du personnel permet également de renforcer la cohésion autour d’un projet à forte valeur environnementale. Elle donne du sens au travail de chacun, en montrant concrètement comment chaque action, chaque poste de consommation ou de production peut contribuer à la transition écologique. Une mobilisation réussie crée ainsi un climat de coopération, propice à la transformation et à l’adoption durable de pratiques bas carbone à tous les niveaux de l’entreprise.

Calcul des émissions

Le calcul des émissions de gaz à effet de serre constitue le cœur technique de la méthode Bilan Carbone®. Cette étape consiste à quantifier, de manière structurée et normalisée, l’ensemble des émissions générées directement ou indirectement par les activités de l’organisation. Elle s’appuie sur les données collectées lors de la phase de mobilisation et permet d’identifier les postes les plus émetteurs au sein de l’entreprise.

Le calcul couvre trois périmètres définis :

• Scope 1 : les émissions directes, issues par exemple de la combustion de carburants ou de procédés industriels internes.
• Scope 2 : les émissions indirectes liées à la consommation d’énergie, notamment l’électricité ou la chaleur achetées.
• Scope 3 : les autres émissions indirectes tout au long de la chaîne de valeur (achats, transport amont/aval, déplacements professionnels, utilisation des produits vendus, gestion des déchets, etc.).
  
  

Cette approche globale permet de refléter fidèlement la réalité des impacts carbone d’une structure. L’objectif n’est pas seulement de produire un chiffre global, mais d’obtenir une photographie détaillée des émissions afin d’en dégager les principaux leviers d’action. L’utilisation de facteurs d’émission officiels et actualisés, comme ceux proposés par l’ADEME, est indispensable pour garantir la fiabilité des résultats.

Enfin, cette phase inclut souvent une analyse de la vulnérabilité climatique : elle permet de comprendre comment les activités de l’entreprise pourraient être affectées par les évolutions climatiques à venir et d’anticiper les risques associés à une forte dépendance carbone.

Élaboration de plans d’action

Une fois les émissions identifiées et quantifiées, l’étape suivante de la méthode Bilan Carbone® consiste à élaborer des plans d’action concrets et ciblés pour réduire l’empreinte carbone de l’organisation. Cette phase est essentielle, car elle transforme les constats chiffrés en décisions opérationnelles. Elle permet de passer d’une simple évaluation à une transformation active.

Les plans d’action doivent être adaptés à la structure, à ses activités, à ses ressources et à son niveau de maturité sur les questions environnementales. Ils peuvent inclure des mesures variées, comme l’amélioration de l’efficacité énergétique, la réduction des déplacements professionnels, la relocalisation des fournisseurs, le passage à des énergies renouvelables, ou encore l’éco-conception des produits. Chaque action est priorisée en fonction de son potentiel de réduction d’émissions, de sa faisabilité technique et de son coût de mise en œuvre.

Cette étape implique également un travail de concertation interne, afin de faire adhérer les équipes aux changements envisagés. L’implication des directions métiers est essentielle pour garantir la cohérence des actions avec les objectifs stratégiques de l’entreprise. En parallèle, il est nécessaire de définir des indicateurs de suivi précis pour mesurer les progrès réalisés.

Enfin, les plans d’action doivent rester évolutifs : ils s’inscrivent dans une logique d’amélioration continue, où les actions sont régulièrement réévaluées et enrichies. Cette flexibilité permet à l’organisation de s’adapter aux évolutions technologiques, réglementaires ou climatiques, tout en conservant le cap vers la neutralité carbone.

Définition d’objectifs de réduction

La définition d’objectifs de réduction constitue une étape déterminante dans la méthode Bilan Carbone®, car elle formalise l’engagement de l’organisation sur le long terme. Une fois les émissions analysées et les plans d’action identifiés, il s’agit de fixer des objectifs clairs, mesurables et alignés avec les trajectoires climatiques globales.

Ces objectifs doivent s’inscrire dans la durée, en cohérence avec les engagements de l’Accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique à +1,5 °C. Pour cela, les entreprises sont encouragées à adopter des trajectoires compatibles avec la neutralité carbone à l’horizon 2050, voire plus ambitieuses selon leur secteur d’activité. De nombreux acteurs s’appuient sur des référentiels reconnus, comme les Science Based Targets (SBTi), pour fixer des cibles de réduction crédibles et validées scientifiquement.

Les objectifs peuvent être définis en valeur absolue (réduction globale des tonnes de CO₂ équivalent) ou en intensité (par unité de chiffre d’affaires, de production, etc.). Ils doivent aussi être déclinés par périmètre d’émissions (Scope 1, 2 et 3), afin de garantir une couverture complète de l’empreinte carbone.

Enfin, il est crucial que ces objectifs soient intégrés dans la stratégie globale de l’organisation. Ils doivent servir de cap pour piloter la transformation, mobiliser les équipes, dialoguer avec les parties prenantes et rendre compte des progrès accomplis. En définissant des objectifs ambitieux, l’entreprise se donne les moyens d’agir efficacement pour un avenir bas carbone.

Mise en place d’une démarche d’amélioration

La mise en place d’une démarche d’amélioration continue est la phase qui ancre durablement la transition climatique de l’organisation. Elle vient consolider les étapes précédentes en instaurant un processus régulier d’évaluation, d’ajustement et de progression des actions engagées. Cette dynamique est essentielle pour ne pas rester dans une logique ponctuelle ou symbolique, mais au contraire inscrire la gestion carbone dans le fonctionnement quotidien de l’entreprise.

Concrètement, cette démarche repose sur le suivi des indicateurs de performance, l’analyse des écarts par rapport aux objectifs fixés, et l’adaptation des plans d’action en fonction des résultats observés. Elle suppose également de renforcer les outils de collecte de données, d’automatiser certaines tâches grâce à des logiciels spécialisés, comme D-Carbonize, et de structurer la gouvernance carbone avec des responsabilités clairement définies.

L’amélioration continue s’appuie aussi sur une culture du retour d’expérience : il est important d’identifier ce qui fonctionne, ce qui bloque, et d’en tirer des enseignements pour progresser. Cela peut passer par des revues régulières, des audits internes, ou des retours des parties prenantes (clients, fournisseurs, collaborateurs).