Sobriété numérique : Réduire l'impact écologique du numérique
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avril 15, 2025
La sobriété numérique vise à réduire l’impact environnemental du numérique en adoptant des usages plus responsables. Contrairement aux idées reçues, le numérique a une empreinte carbone bien réelle, liée à la fabrication des équipements, à leur usage quotidien et à leur fin de vie. Entreprises et particuliers peuvent agir en allongeant la durée de vie du matériel, en limitant les usages superflus et en optimisant les données.
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Qu’est-ce que la sobriété numérique ?
La sobriété numérique est une démarche visant à réduire l’impact environnemental du numérique, en adoptant des usages plus responsables, raisonnés et durables. La sobriété numérique ne remet pas en question l’utilité du numérique, mais elle cherche à en optimiser l’usage pour limiter sa consommation d’énergie, de ressources naturelles et ses émissions de gaz à effet de serre.
Ce concept repose sur l’idée que chaque geste numérique (envoyer un e-mail, regarder une vidéo en streaming, stocker des fichiers dans le cloud) a une empreinte écologique réelle, souvent invisible, mais bien présente. La sobriété numérique invite donc à réinterroger les pratiques numériques afin de limiter l’empreinte carbone.
Ce concept s’adresse autant aux particuliers qu’aux entreprises et collectivités. La sobriété numérique incite à des choix technologiques plus durables, à l’allongement de la durée de vie des équipements et à une meilleure gestion des flux de données.
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Quels sont les objectifs de la sobriété numérique ?
La sobriété numérique vise à réduire l’impact environnemental croissant du numérique tout en conservant ses bénéfices pour la société. Elle repose sur une volonté de concilier innovation technologique et respect de l’environnement.
Ses objectifs principaux sont :
- Diminuer la consommation d’énergie liée aux usages numériques (streaming, cloud, centres de données, etc.).
- Réduire les émissions de gaz à effet de serre générées par le secteur, notamment lors de la fabrication et de l’usage des équipements.
- Limiter l’extraction des ressources naturelles rares (métaux, terres rares) nécessaires à la production des appareils numériques.
- Allonger la durée de vie des équipements, en favorisant la réparation, le réemploi ou l’achat reconditionné.
- Éviter la surconsommation technologique, en remettant en question les usages superflus ou automatisés.
- Sensibiliser les utilisateurs aux conséquences environnementales de leurs gestes numériques quotidiens.
- Favoriser une transition numérique responsable dans les entreprises, les collectivités et les administrations.
Pourquoi le numérique est-il souvent perçu comme “propre” ?
Le numérique est souvent perçu comme une alternative “propre” car il donne l’illusion d’être immatériel. Envoyer un e-mail, regarder une vidéo en ligne ou stocker un fichier dans le cloud semble moins polluant que des gestes physiques équivalents. Pourtant, chaque action numérique mobilise une chaîne d’infrastructures bien réelle : serveurs, data centers, câbles sous-marins, antennes, appareils électroniques… Tous ces éléments consomment de l’énergie et nécessitent des ressources pour être produits, alimentés et maintenus.
Cette perception erronée s’explique aussi par l’invisibilité de ces infrastructures. Contrairement à une usine ou à un véhicule, on ne voit pas la consommation énergétique d’un clic ou la pollution générée par un streaming. Le terme “dématérialisé” renforce cette confusion : ce n’est pas parce qu’un document n’est plus imprimé qu’il n’a plus d’impact.
En réalité, le numérique est matériel dans ses infrastructures et immatériel dans son usage apparent, ce qui rend ses effets difficiles à appréhender. Comprendre cette dualité est essentiel pour adopter une approche plus responsable, et ainsi intégrer la sobriété numérique dans les comportements quotidiens.
Contrairement aux idées reçues, le numérique a une empreinte carbone bien réelle, liée à la fabrication des équipements, à leur usage quotidien et à leur fin de vie.
Quel est l’impact environnemental du numérique ?
Une empreinte carbone croissante
Le numérique est souvent perçu comme immatériel, mais pourtant son empreinte carbone est bien réelle et en constante augmentation. Selon les estimations de l’ADEME et du Shift Project, le secteur numérique représenterait entre 3 et 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit davantage que l’aviation civile.
Cette augmentation est principalement liée à la hausse continue des usages numériques : vidéos en streaming, visioconférences, stockage en ligne, multiplication des objets connectés, etc. En effet, chaque activité numérique génère des émissions à différents niveaux, de la production d’électricité pour alimenter les serveurs jusqu’à la fabrication des appareils utilisés.
Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas seulement l’usage du numérique qui pollue, mais également tout ce qui concerne le secteur : infrastructures de réseau, data centers, équipements. Or, ces usages numériques continuent de croître, notamment dans les entreprises, les services publics et le quotidien des particuliers. Agir pour ralentir cette croissance est donc essentiel, en adoptant des pratiques plus sobres et en repensant les modèles de consommation numérique.
Les sources d’impact : fabrication, usage, fin de vie
L’impact environnemental du numérique repose sur trois grandes phases : la fabrication des équipements, leur usage quotidien et leur fin de vie.
- La fabrication est la phase la plus polluante. Elle mobilise d’importantes quantités d’énergie et de ressources naturelles (métaux rares, eau, minerais). Elle représente 70 à 80 % de l’impact carbone d’un smartphone sur l’ensemble de son cycle de vie. L’extraction des matériaux, souvent dans des conditions environnementales et sociales critiques, est donc un enjeu majeur de la sobriété numérique.
- L’usage génère également des émissions, liées à la consommation d’électricité des appareils, des box, des réseaux télécoms et des data centers. Plus les contenus sont lourds (vidéos HD, visio, jeux en ligne), plus la consommation énergétique est élevée.
- La fin de vie pose également des problèmes de gestion des déchets électroniques. En effet, une grande partie des équipements usagés ne sont ni recyclés ni valorisés correctement, aggravant ainsi la pollution et le gaspillage de ressources.
Adopter une démarche de sobriété numérique, permet d’agir à chaque étape du cycle de vie pour réduire l’empreinte globale : prolonger l’usage, limiter les achats neufs, optimiser l’énergie consommée, et recycler intelligemment.
L’impact du numérique en France et Europe
En France, le numérique représenterait environ 2,5 % de l’empreinte carbone nationale, selon le Haut Conseil pour le Climat. Ce chiffre est en progression constante, principalement à cause de l’augmentation du nombre d’équipements connectés et de l’usage intensif des services numériques.
Le pays compte plus de 60 millions de smartphones en circulation, et la durée d’usage moyenne reste courte : autour de deux ans pour un téléphone mobile. Les infrastructures numériques françaises, comme les centres de données ou les réseaux 5G, demandent également une énergie croissante, bien qu’une partie soit issue de l’électricité nucléaire (moins carbonée que le charbon ou le gaz).
Au niveau européen, les institutions ont également pris conscience de cet enjeu. Ainsi, le Green Deal européen inclut la réduction de l’empreinte numérique dans ses objectifs, et des directives sont en cours pour rendre les équipements plus durables et recyclables.
La France a aussi adopté une loi sur la réduction de l’empreinte environnementale du numérique (REEN), imposant notamment des obligations aux collectivités et aux entreprises pour limiter leurs impacts numériques. Ces cadres législatifs permettent d’agir collectivement pour un numérique plus sobre à l’échelle nationale et européenne.
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Quelles sont les habitudes numériques qui polluent le plus ?
Certaines de nos habitudes numériques quotidiennes ont un impact environnemental bien plus important qu’on ne l’imagine, en raison de la consommation d’énergie qu’elles impliquent ou des ressources nécessaires aux infrastructures numériques.
Parmi les usages les plus polluants :
- Le streaming vidéo, notamment en haute définition ou en autoplay, représente à lui seul près de 60 % du trafic Internet mondial. Chaque heure de vidéo visionnée consomme de l’électricité (serveurs, réseaux, écrans) et génère des émissions de CO₂.
- L’envoi massif d’e-mails, surtout avec des pièces jointes lourdes ou en copie multiple, mobilise des serveurs en permanence. Un seul mail avec pièce jointe peut émettre jusqu’à 50 grammes de CO₂.
- Le stockage inutile dans le cloud, où des milliers de fichiers, photos ou vidéos sont conservés sans être utilisés, mobilise de l’espace sur des serveurs énergivores fonctionnant 24h/24.
- Le renouvellement trop fréquent des équipements numériques (smartphones, ordinateurs, tablettes), dont la fabrication est la phase la plus polluante.
- L’usage permanent d’objets connectés, qui consomment de l’énergie même en veille et nécessitent souvent des mises à jour régulières.
Identifier ces pratiques permet de mettre en place des gestes simples mais efficaces pour réduire l’impact du numérique au quotidien.
Comment mettre en place une démarche de sobriété numérique ?
En entreprise
Mettre en place une démarche de sobriété numérique en entreprise commence par une prise de conscience collective et une volonté d’intégrer le numérique responsable dans une stratégie globale. L’objectif est de réduire l’empreinte carbone liée aux usages numériques tout en maintenant la performance des outils informatiques.
La première étape consiste à réaliser un diagnostic des pratiques numériques : nombre d’équipements, durée de vie, usages, volume de stockage, consommation énergétique, etc. Des outils comme D-Carbonize permettent d’identifier les postes les plus énergivores et de construire un plan d’action sur mesure.
Ainsi, il est conseillé de mettre en oeuvre plusieurs actions :
- Allonger la durée de vie du matériel (réparation, reconditionné).
- Favoriser le télétravail sobre (éviter les visioconférences inutiles).
- Réduire les e-mails internes et optimiser les outils collaboratifs.
- Nettoyer régulièrement les serveurs et espaces de stockage.
- Former les équipes aux écogestes numériques.
- Choisir des prestataires et fournisseurs IT engagés dans une démarche responsable.
Enfin, intégrer la sobriété numérique dans les critères RSE et achats responsables permet d’inscrire la démarche dans la durée, en sensibilisant aussi bien les collaborateurs que les partenaires externes.
À titre individuel
Chacun peut adopter des gestes simples et concrets pour réduire son impact numérique au quotidien, sans renoncer à la technologie. Ainsi, la sobriété numérique individuelle repose sur le bon sens, la modération et une meilleure gestion des équipements et des usages.
Pour réduire son empreinte carbone numérique, il est ainsi conseillé de :
- Prolonger la durée de vie des appareils : éviter de remplacer son smartphone tous les deux ans, privilégier le reconditionné ou la réparation.
- Réduire la consommation de streaming : choisir une qualité standard plutôt que HD, désactiver l’autoplay, préférer le téléchargement.
- Nettoyer sa boîte mail régulièrement : supprimer les mails inutiles, se désabonner des newsletters non lues, éviter les pièces jointes lourdes.
- Limiter le stockage sur le cloud : trier ses fichiers, éviter les doublons, privilégier les sauvegardes locales.
- Éteindre les équipements inutilisés : ordinateurs, box, imprimantes… même en veille, ils consomment de l’énergie.
- Désactiver les notifications et applications superflues : cela améliore aussi le confort d’utilisation.
Quels sont les 3 piliers du numérique responsable ?
Le numérique responsable repose sur trois grands piliers complémentaires, qui visent à concilier performance technologique, respect de l’environnement et inclusion sociale. Cette approche globale permet d’utiliser le numérique comme un levier positif, tout en limitant ses impacts négatifs.
- La sobriété numérique
Ce pilier vise à réduire l’empreinte environnementale du numérique, en limitant les usages superflus, en prolongeant la durée de vie des équipements, et en optimisant la consommation d’énergie et de ressources. Il s’agit d’un changement de culture, vers un numérique plus sobre et plus réfléchi. - L’éco-conception des services numériques
Elle consiste à concevoir des sites web, logiciels et applications moins énergivores et plus efficaces, en réduisant la taille des fichiers, les temps de chargement ou les appels aux serveurs. Cela améliore aussi l’expérience utilisateur tout en limitant l’impact écologique. - L’inclusion et l’accessibilité
Le numérique responsable vise aussi à garantir l’accès au numérique pour tous, en luttant contre la fracture numérique, en rendant les outils accessibles aux personnes en situation de handicap et en développant des services utiles à la société.
Quelles bonnes pratiques pour une sobriété numérique efficace ?
Adopter une démarche de sobriété numérique ne nécessite pas de bouleverser ses habitudes, mais plutôt d’intégrer des gestes simples et efficaces au quotidien. Ces bonnes pratiques permettent de réduire l’impact environnemental tout en améliorant l’efficacité des usages numériques.
Voici quelques actions clés à mettre en place :
- Prolonger la durée de vie des équipements : réparer plutôt que remplacer, privilégier l’achat reconditionné ou d’occasion.
- Limiter le streaming vidéo en optant pour une qualité standard et en désactivant l’autoplay.
- Nettoyer régulièrement sa boîte mail, trier ses fichiers, supprimer les doublons et vider la corbeille.
- Désinstaller les applications inutilisées sur son téléphone ou ordinateur.
- Éteindre les équipements inutilisés (ordinateur, box internet, imprimante) au lieu de les laisser en veille.
- Privilégier le Wi-Fi à la 4G, moins énergivore pour les usages courants.
- Optimiser les réunions en ligne : caméra coupée si non nécessaire, limiter le nombre de participants.
Ainsi, ces bonnes pratiques participent à une réduction tangible de l’empreinte carbone du numérique, tout en sensibilisant à une utilisation plus consciente et durable des technologies.
Comment D-Carbonize accompagne les organisations dans leur démarche de sobriété numérique ?
D-Carbonize aide les entreprises, collectivités et institutions à mesurer, piloter et réduire leur empreinte carbone, y compris celle liée à leurs usages numériques. La sobriété numérique fait partie intégrante d’une stratégie globale de transition écologique, et D-Carbonize fournit les outils pour passer à l’action de manière concrète et structurée.
Grâce à sa plateforme de comptabilité plateforme intuitive, D-Carbonize permet de réaliser un bilan carbone complet, en intégrant les émissions indirectes liées au numérique : consommation énergétique des équipements, data centers, réseaux, fabrication de matériel informatique, etc. L’outil identifie les postes les plus émetteurs et propose des leviers d’optimisation adaptés à chaque organisation.
En parallèle, D-Carbonize offre un accompagnement personnalisé pour aider les structures à définir des objectifs de sobriété, sensibiliser les équipes et mettre en œuvre des actions concrètes (allongement de la durée de vie des appareils, réduction des usages énergivores, gestion des données numériques…).
En intégrant la sobriété numérique dans leur stratégie RSE ou climat, les organisations peuvent réduire durablement leur impact environnemental, tout en répondant aux exigences réglementaires et aux attentes croissantes des parties prenantes.